Egeablog - Clausewitz (III, 11) Réunion des forces dans l'espace - Commentaires2023-06-28T12:43:19+02:00Olivier Kempfurn:md5:fc9dfa5de5fd9856c4c7bdd45e8ff3c1DotclearClausewitz (III, 11) Réunion des forces dans l'espace - Jean-Pierre Gambottiurn:md5:d637b17262a867ab03fc623b42676db22009-05-07T18:40:00+00:002009-05-07T18:40:00+00:00Jean-Pierre Gambotti
<p>Pour expliquer la brièveté de ce Chapitre 11, <strong>Bernard Brodie</strong> dans son Guide de lecture de<br />
« De la guerre », suggère que ce n’était qu’une ébauche et que Clausewitz envisageait de l’enrichir plus tard, ou, deuxième hypothèse que ce principe était tellement connu et consensuel , qu’il était inutile de s’y attarder ! Par ailleurs <strong>Brodie </strong>remarque très justement que Clausewitz toujours très réticent à l’égard des principes de la guerre accepte la « <em>concentration des forces </em>» comme première loi de la stratégie. Mais ce chapitre s’intitule « <ins>Réunion des forces dans l’espace</ins> » et précède le chapitre sur la « <ins>Réunion des forces dans le temps </ins>», ce qui nous renvoie avec les mêmes titres aux Chapitres 3,4 et 5 « <ins>De la conduite de la guerre </ins>», <strong>Foch </strong>rappelant que « <em>la réunion de l’armée</em> » appartenait d’ailleurs au langage de Napoléon et que cette concentration d’une même masse et dans une même région de l’Armée avant le début de la guerre était une manœuvre essentielle pour gagner la bataille initiale . Pour revenir à cette réunion, ou concentration, des forces du Chapitre 11, je pense qu’elle ressortit au principe d’économie des forces plutôt qu’au principe de concentration des efforts. </p>
<p>Citons Foch, dans les Principes : « <em>Le principe de l’économie des forces (..), c’est l’art de déverser toutes ses ressources à un certain moment sur un point ; d’y appliquer toutes ses troupes, et, pour que la chose soit possible de les faire toujours communiquer entre elles au lieu de les compartimenter et de les affecter à une destination fixe et invariable ; puis un résultat obtenu, de les faire de nouveau converger et agir contre un nouveau but unique</em> », « <em>C’est l’art de peser successivement sur les résistances que l’on rencontre du poids de toutes ses forces et pour cela de monter ces forces en système</em> ». </p>
<p>Vous savez d’ailleurs que certains trouvent le principe de concentration des efforts redondant, <strong>Gérard Chaliand</strong> dans son <ins>Anthologie mondiale de la stratégie</ins> et dans le peu de place réservé à <strong>Foch</strong>, l’élude ; pour ma part je pense que le fait de raisonner les modes d’action à partir de lignes d’opérations lui donne toute sa pertinence car il s’agit surtout de faire converger des effets.</p>
<p>La proximité des idées de <strong>Clausewitz </strong>et de <strong>Foch </strong>comme vous le précisez n’est pas étonnante et <strong>Clausewitz </strong>et <strong>Moltke </strong>sont abondamment cités dans "<ins>De la conduite de la guerre</ins>" par exemple.</p>
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Très cordialement.<br />
Jean-Pierre Gambotti</p>
<p>EGEA : merci pour ces très utiles précisions. Je pense (le géopolitologue est sensible à l'espace) que Clausewitz a surtout voulu indiquer que la réunion des forces dans l'espace allait de soi (je pense qu'elle était acceptée à l'époque) mais que la vraie difficulté venait de la réunion dans le temps : d'où la longueur du chapitre 12 . Mais peut-être interprété-je trop.... Nous verrons ça dans le prochain billet.</p>