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P.S. I love you 2/14

Démission du "président" centrafricain : explosion de joie à Bangui, et aussitôt les massacres et pillages reprennent. Cela n'étonne personne, en tout cas pas ceux qui ont lu mon billet de l'autre jour. Sinon, à propos de l'autre affaire (très) importante de la semaine, il faut Trierweiler moins pour Gayet plus.

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Pensées fugaces

Seules deux catégories de Français sont exclues des fonctions de conseiller municipal : les repris de justice (mais pas tous) et les militaires en activité (tous sans exception). C'est évidemment une exception infâmante mais si l'on demande à un parlementaire ce qui justifie cette exception inscrite dans la loi, il n'a pas de réponse acceptable. Cette absence de réponse n'empêche pas les parlementaires, chargés d'élaborer ou de modifier les lois, de maintenir cette discrimination qui met certains citoyens, du seul fait de leur engagement dans l'armée, à l'écart de la vie publique.

Les repris de justice sont inéligibles au cas par cas, au vu des exploits que chacun d'eux a accompli. Dans le cas des militaires, non : le militaire est, du seul fait de sa fonction, placé au même rang qu'un malfaiteur.

Bien entendu la loi ne dit pas tout ça aussi clairement mais elle utilise un moyen détourné pour ravaler le militaire au rang des délinquants et criminels : une petite phrase dans l'article L. 4121-3 du code de la défense : “Les militaires qui sont élus et qui acceptent leur mandat sont placés dans la position de détachement.” En clair : privés de leur solde. Aucun autre agent public n'est ainsi écarté des assemblées locales où l'on n'est pas indemnisé, ou très peu. Pourquoi les militaires spécialement ? Personne n'est capable de donner une réponse valable à cette question et la conclusion est donc évidente : il faut modifier cet article de loi pour donner au militaire le droit de participer, comme tous les citoyens dignes de ce nom, aux délibérations qui concernent son village ou sa ville.

Je travaille en ce moment sur l’année stratégique 2014, publié en octobre par l’IRIS. J’avais l’habitude du Ramsès de l’Ifri. Je découvre l’AS et le trouve très commode, par certains aspects bien plus commodes que le Ramsès. Il y a un côté méthodique (je traite toutes les régions) et moins « dossier transversal » qui finalement est beaucoup plus pratique. De plus, tout un tas de fiches pays.

Les évolutions des deux autres révoltes arabes (en Egypte et en Syrie) ont conduit la Tunisie, où s’était déroulée la première révolte arabe, à continuer de négocier, au point que le parti islamiste au pouvoir, Ennahda, a accepté que la future Constitution ne comporte pas la charia. Mesure raisonnable, rendue possible par une « société civile « active et motivée et un camp «islamiste » plus divers qu’on ne se le représente en occident. Toutefois, une Constitution n’est rien sans sa mise en œuvre, qui dépend d’un régime politique : celui-ci n’est pas assuré en Tunisie. Surtout, il y eut déjà des Constitutions libérales dans les pays arabes dans les années 1920 : elles n’ont pas laissé l souvenir d’avoir été particulièrement efficaces. Cependant, la Tunisie qui ne cesse depuis deux ans de frôler le pire a réussi à s’en écarter jusqu’à présent. On ne peut que s’en féliciter.

Plus largement, cela donne une tendance entre un Maghreb qui évoluerait mieux qu’un Machrek enfoncé dans ses tourments.

Principal conseiller économique d’Henri IV, Barthélémy de LAFFEMAS écrit en 1597, la part importante des importations qui ruine l’économie : « Neantmoins, depuis quelques années la grande negligence des François a fait desbaucher les ouvriers, desquels les estrangers se servent maintenant, comme de la drapperie de laines, toilles, gros cuirs, cordages, bonnetteries et autres diverses manufactures, qu’à présent ils nous apportent en telle quantité, qu’ils enlèvent la plus grande partie de l’or et argent de vos subjects, et icelles marchandises et manufactures se faisoient par cy-devant en vostre royaume, ce qui maintenoit vos peuples argenteux, faisoit vivre et employer les pauvres, si bien qu’à présent il s’en voit une si grande abondance de toutes parts ». Fort de ce constat, Laffemas veut que l'État donne l'impulsion avec une politique industrielle ambitieuse ce qu’Henri IV acceptera.

La 21ème promotion de l’École de Guerre sera baptisée le 22 janvier 2014 à l’Ecole Militaire. Au cours de cette cérémonie, ces 298 stagiaires français et internationaux recevront le nom de « Ceux de 14 ». Consciente du sacrifice consenti, toutes nations confondues, cette nouvelle promotion s’incline devant le souvenir de ses anciens. Un siècle après le début de la Grande Guerre, c’est à l’ensemble des combattants de ce conflit, du Soldat Inconnu au généralissime, que ces officiers veulent aujourd’hui rendre hommage. Plus qu’un nécessaire devoir de mémoire, ces décideurs de demain veulent aussi transmettre la mémoire du devoir : celui de servir, unis et rassemblés, pour affronter la tourmente et préserver la paix.

  • 21ème promotion de l’École de Guerre (2013 – 2014) « Ceux de 14 »

On pensera également au livre éponyme de M. Genevoix

Sinon, sur la grande affaire de la semaine, le minority report à la française :

Livre reçu, acheté, paru ou lu (ou un peu de tout ça)

Le CDEM signale la parution du dernier numéro d’Infoveilles, dédié à la question du partenariat oriental de l’Union européenne.

Un espion français à l'est 1962-2004, Pierre Bach, par Jean-Jacques Cécile, éditions du Rocher.

Terre d’Afrique, des officiers dans la tourmente, par Martine Cuttier, DACRES éditions. (sur les trajectoires des membres de la promo Terre d’Afrique, 57-59).

LA BUNDESWEHR De la pertinence des réformes à l'aune des opérations extérieures par Laurent Borzillo Préface de Jean-Charles Jauffret

  • Pour l'armée de défense du territoire national qu'était la Bundeswehr à la fin du siècle dernier, le XXIe siècle représente une césure considérable. Les armées allemandes vivent depuis lors une succession de mutations qui sont encore loin d'être achevées à l'heure actuelle. Sont-elles pour autant cohérentes ? Dans quelle mesure les interventions, comme celles en Afghanistan ou au large des côtes somaliennes ont-elles ont pu influencer la Bundeswehr ?

Culture

Six semaines qu'il n'y a rien au ciné, et je me demandais comment j'allais approvisionner cette rubrique. Ce soir, je vais donc voir Philoména. Servi par deux très bons acteurs, un scénario mélodramatique et larmoyant, bourré de bons sentiments et très idéologique. Et en plus, le cynisme est exposé : la rédac chef explique au téléphone au journaliste (le héros) qu'elle veut que ça se termine mal ou bien, que ça fasse pleurer, que les méchants soient vraiment méchants, et que ça plaise au lecteurs du Reader's digest. Caricature de nonnes méchantes et sans cœur. Je ne lis décidément pas le Reader's digest et je n'ai pas pleuré.

Articles ou sites ou liens

Grand peuple

Dans ma série grand peuple, j’avais mentionné l’exécution de l’oncle de Kim à coup de dents canines. Un hoax, semble-t-il, une satire (voir ici ). Un bon hoax, c’est quand c’est crédible….

Mais alors, autre grand peuple, l’empire qui invente les blindés jetables. Du high cost en usage low cost, fallait le faire Grand peuple !

Événements

15 janvier Par le cercle de géopolitique de Paris Dauphine La Chine 3.0 ou les défis chinois des trente prochaines années par Jean-Joseph BOILLOT Conseiller au club du CEPII Auteur de Chindiafrique, la Chine, l'Inde et l'Afrique feront le monde de demain, Odile Jacob, 2013. Mercredi 15 janvier 2014, de 18h à 19h30 Université Paris-Dauphine Salle Raymond Aron (hall du 2e étage). Inscriptions

16 janvier Jeudi prochain, 16 janvier 2014, dans le cadre du séminaire EHESS "Révolutions et mutations militaires", qui explore depuis l'année dernière la dialectique "Espaces fluides / espaces solides", nous recevrons Aymeric Bonnemaison et Stéphane Dossé, tous deux officiers dans l'arme des transmissions de l'armée de Terre, qui nous présenteront leur ouvrage qui vient de sortir aux éditions Economica : "Attention : Cyber ! - Vers le combat cyber-électronique". Une occasion d'approfondir l'une des questions qui nous taraudent : le cyber-espace en est-il bien un ? Et entre-t-il dans la catégorie des espaces fluides ?... Comme à l'habitude, ce séminaire se tiendra en salle 9 de l'EHESS, 105 bd. Raspail, 75006 Paris, de 17 h à 19 h. (métro : Saint Placide ou Notre-Dame-des-Champs)

21 janvier ANAJ IHEDN Les services de renseignement des pays arabes : entre pouvoir et facteurs de changement. Général (2S) Luc BATIGNE Ancien attaché de Défense en Irak et Agnès LEVALLOIS Consultante spécialiste du Monde arabe Ancienne directrice de l'antenne arabe de France 24 le Mardi 21 janvier 2014 19h30 à 21h00 Amphithéâtre Des Vallières École militaire. Inscriptions

21 janvier ANAJ IHEDN : Quelle place pour l’homme dans les systèmes de drones ? Benjamin BENHARROSH Co-fondateur de Delair-Tech et de la Fédération Professionnelle du Drone Civil Mardi 21 janvier 19h30 à 21h00 Palais Niel Rue Montoulieu Saint-Jacques - Toulouse (34) Inscription

23 janvier Le forum du futur : conférence organisée en partenariat avec nos amis de Minerve, le jeudi 23 janvier 2014 de 18h00 à 20h00 à l’École Militaire. Nous accueillerons François Heisbourg sur le thème: l’Europe de la Défense, quoi de nouveau? Cette conférence se tiendra à l’École Militaire Amphitéâtre LOUIS. Voir site

Le Chardon

Commentaires

1. Le mardi 14 janvier 2014, 11:26 par Yves Cadiou

Votre slogan volontariste de la semaine “Trierweiller moins pour Gayet plus” va probablement entraîner la création, spécialement pour vous, d'un “délit d'outrage à maîtresses présidentielles”.
Quoique non, parce qu'un tel intitulé serait sexiste : il faut aussi prévoir le jour où l'on nous jouera le même drame agrémenté d'homosexualité comme c'est la mode.
“Ah, grand Peuple, toujours en vedette de l'histoire” : pour l'instant nous sommes surtout en vedette des petites histoires.


L'on constate actuellement une situation juridique paradoxale (une de plus et certainement pas la dernière avec nos institutions déboussolées) : l'outrage à la fonction présidentielle est commis par le titulaire de la fonction lui-même. S'agissant d'un délit commis dans le cadre de sa vie privée et sans lien avec sa fonction, l'immunité ne fonctionne pas : il devrait être inculpé pour outrage à la fonction qu'il occupe.

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Vous avez oublié de mentionner l'intervention du Président de la cinquième puissance mondiale dans l'affaire Dieudonné. Pourtant les Guignols de Canal+ y ont pensé.
Entre nous mais ne le répétez pas : le code de lancement de nos armes nucléaires, c'est 0000 (j'ai trouvé ça sur un blog mais je ne me rappelle plus lequel ; toutefois j'ai bien retenu le code).

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Souvenir somme toute réconfortant, ça me rappelle la Quatrième République : pendant que le ridicule d'un monde politique inefficace occupait la presse, des gens sérieux et discrets sauvegardaient ce qui pouvaient l'être pendant que d'autres, tout autant sérieux et discrets, préparaient l'avenir. Nonobstant les péripéties qui pourraient nous inquiéter, restons confiants.

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