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44/14 Baby's in black

Beaucoup d’élections se sont déroulées la semaine passée. S'agissant de la Tunisie, on a eu le sentiment de l'affrontement entre le risque de l'inexpérience et celui de la corruption. On ne peut ignorer les succès des différentes mouvances islamistes si on ignore l'attente populaire d'une moindre corruption (elle explique l'essentiel de toutes les révoltes arabes) ; et leur échec par manque d'expérience, logique compte tenu de la place laissée à l'islam politique, longtemps cantonné aux œuvres sociales et aux vues de l'esprit. Ce qui est remarquable en Tunisie, c'est qu'on a l'impression que les deux côtés font des progrès : les uns acquièrent plus de réalisme au contact des responsabilités, les autres plus de probité au contact des attentes populaires. Vertu de l'alternance.

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Pensées fugaces

Réélection de Dilma Youssef. On nous explique que le résultat est serré (51,5 % des voix) : c’est peut-être vrai au regard de l’expérience brésilienne mais ça me rappelle le score final de la dernière présidentielle française… En revanche, j’aperçois une difficulté : celle que le clivage social (pauvres contre aisés) se cristallise non pas simplement en termes de classes sociales mais en division territoriale, nord contre sud… Je ne connais pas assez la géographie électorale brésilienne mais si ce point venait à être confirmé…

Il y a au moins une vertu dans le nouveau gouvernement belge : le ministre de la défense n’est plus Peter de Crem, qui était un partisan convaincu de l’achat du JSF en remplacement des vieux F16 (il a fait tout ce qu’il a pu pour obtenir l’appui des États-Unis afin de devenir Secrétaire Général de l’Alliance : raté ; et en plus, il perd les élections : pas de chance !). Dans la nouvelle coalition, le MR explique qu’il faut regarder les retombées en emplois. Là, Dassaut à sa chance. Bon d’accord, personne ne parle ici de la valeur de l’avion ou de la portée géopolitique d’une industrie européenne, qu’allez vous chercher là ? Mais au moins, en sachant quels sont les vrais critères de décision, on a au moins une chance…

A observer le « spectacle » politique contemporain, on se dit que non seulement les responsables sont incapables de changer la donne, mais en plus de donner le change ! (merci à PS)

Comment interpréter les résultats des élections en Ukraine ? Selon Libération, « Poutine perd de l’influence en Ukraine », au motif que ce sont des pro-européens qui ont « gagné ». Il y a toutefois une autre lecture. Tout d’abord le Kremlin a tout de suite reconnu les résultats : ce genre de détails signifie que ces résultats ne sont pas « si mauvais » pour Moscou. Certes, l’héritier du parti des Régions (on ex obligé) n’entre pas au Parlement. Mais les partis extrêmes, exclusivement antirusses (et donc hâtivement assimilés à pro-occidentaux alors qu’il s’agit d’ultranationalistes) n’entrent pas non plus. Il reste donc un Bloc Porochenko et le partie de Yatsenouk à égalité. Si Yatesnouk est incontestablement « pro-occidental », le cas de Porochenko est plus ambigu…. Constatons qu’il représente en fait le vieux bloc des oligarques qui a tellement l’habitude de négocier avec Moscou… A-t-on assez remarqué que Porochenko négocié avec Moscou, sans trop de gêne ? En fait, le nouveau pouvoir qui met à égalité Prochenko et Yatsenouk va introduire une nouvelle cohabitation, qui affaiblit par conséquent le futur exécutif ukrainien. Ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour Moscou mais compte-tenu des conditions, c’est un moindre mal.

Faut-il considérer le territoire de Hong Kong comme l'équivalent chinois de la Crimée pour la Russie ? A ceci près que la population ne veut pas de la réunification alors que personne ne doute que la grande majorité des Criméens voulaient (re)devenir Russes.

J'avais critiqué la surréaction canadienne à l'agression de l'autre semaine. Mais au fond peu importe la raison : ce qui compte c'est désormais l'émotion et force est de constater que le Canada est ému par cette question "terroriste". Et que ce la affectera sa politique.

Livres reçus, lus, achetés ou un peu de tout ça

IFRI : Focus stratégique n° 54 Des armes à tout faire ? Modularité et polyvalence des équipements militaires par Joseph Henrotin Télécharger directement le texte en version pdf La polyvalence et la modularité ont été considérées comme des impératifs pour la conception de matériels militaires, permettant de réduire les coûts comme de faciliter l’entraînement et la maintenance. Mais ces concepts doivent être définis plus avant, en particulier au regard du domaine – terrestre, aérien ou naval – dans lequel ils seront appliqués. Si elles peuvent être utiles, la polyvalence et la modularité ne devraient cependant pas être considérées comme la panacée face aux contraintes budgétaires actuelles.

Le discours de Valadaï de Vladmimir Poutine : à lire !

La guerre expéditionnaire française au Mali vu par la Rand Corporation

Articles, sites et liens

1914 : 125 - 1915 : 237 -1916 : 110 - 1917 : 74 - 1918 : 12 -1919-1921(pour actes accomplis durant la période des hostilités) : 5 Total : 563 . Ainsi, 74 fusillés seulement pour l’année 1917…

Culture

Pour une fois, une œuvre musicale : cette remarquable interprétation de "Message in a bottle", par la Coréenne Youn Sun nah. Indispensable.

Mot gourmand

Encensoir

Mot bobo

Gonzo : tous les journalistes pââârisiens utilisent ce mot qui doit être super branché du côté de Bastille : Gonzo. Je ne sais toujours pas ce que ça veut dire et ne cherche pas vraiment, à vrai dire. (Merci à TL du signalement).

Evénements

13 novembre Forum du futur et Minerve, vous invitent, le jeudi 13 novembre de 18h à 20h à l'Ecole militaire Amphithéâtre Des Vallières à une conférence-débat sur le thème : "Peut-on arrêter la guerre en Syrie ?" avec M. Samir AITA, Membre du Forum Démocratique Syrien et Président du Cercle des Economistes Arabes. Inscriptions sur le site de Forum du futur.

13 novembre ANAJ IHEDN Rencontre #2 avec des explorateurs des temps modernes. Diffusion d’un documentaire de la série « Profession explorateurs » échanges avec Alain TIXIER Réalisateur, Producteur et Documentariste et Olivier ARCHAMBEAU Géographe et président de la Société des explorateurs français Jeudi 13 novembre 19h30 à 21h00 Amphithéâtre Louis École Militaire. Inscriptions

15 novembre les petits dej du Général » chaque 3ème samedi du mois de 10H00 à 12H00 à la Maison Charles de Gaulle de Lorraine 7 place de la Carrière à Nancy Samedi 15 novembre 2014 Gérald ARBOIT – Docteur en Histoire/HDR – Chercheur au Cf2R (Paris) Discussion autour de son livre : Des services secrets pour la France – Du dépôt de la guerre à la DGSE – 1856 – 2013

21 novembre Club Démocraties : « La fin d'un monde, pas la fin du monde »

  • 9h15 : Ouverture du colloque par Michel MAFFESOLI, Institut universitaire de France, professeur à la Sorbonne, administrateur du CNRS.
  • 9h45 – 12h45 : La pensée, les concepts, les institutions et la réalité : voilà où nous en sommes. Président de séance : Emile H. MALET, directeur du groupe Passages/Adapes et auteur de « Défendre la civilisation face à la mondialisation » (édition du Moment). avec (sujet à venir) Gilles BŒUF, président du Museum national d’histoire naturelle, - Un système social construit sur des principes dépassés, Hélène STROHL, inspectrice générale des Affaires sociales honoraire. - Croissance, dette, richesse, des problèmes sans solution, Marc DUGOIS, HEC, avocat, écosophe. - Disparition du monde rural programmée, Pierre PRIOLET, agriculteur, association Consommer juste. - La Nation, les relations internationales et la sécurité du monde, colonel Jérôme PELLISTRANDI, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale. - Les enjeux de la métamorphose, Patrick VIVERET, philosophe, magistrat honoraire à la Cour des comptes.
  • 15h – 17h30 : Un autre monde est possible. Président de séance : Chansamone VORAVONG, administrateur de DÉMOCRATIES. - La transition postmoderne comme changement sociétal, Thomas SEGUIN, sociologue, maître de conférence associé à l’Université Galatasaray d’Istanbul ; mission de coopération éducative et linguistique. - Revivifier la démocratie par l’engagement associatif, Marie LAMY, conseillère au Mouvement associatif. - Agir pour un monde meilleur ? C’est possible. Exemple des Colibris, Cyrille BOMBARD, responsable Stratégie Réseau de l’association Colibris. - Une nouvelle conscience pour la transformation irréversible d’un monde en crise, vénérable Michel THAO CHAN, président et fondateur de Cercle de réflexion des nations, secrétaire général de World Greater China. - Un monde qui vit avec le rêve, Camille GARBELL, sculpteur plasticien. Lodie GARBELL-GRAATSMA, linguiste, enseignante, galeriste.
  • 17h30 : Conclusion par le général (2S) Henri PARIS, président de DEMOCRATIES. Inscription par courrier, au club.

A. Le Chardon

Commentaires

1. Le lundi 3 novembre 2014, 11:37 par YC

Journalisme gonzo : ultrasubjectif, on dit aussi "en immersion".
NB : je ne le savais pas avant de lire Le Chardon.

ALC : je ne savais pas avant qu'on me le signale. Je ne comprends toujours pas. Pas grave...

2. Le lundi 3 novembre 2014, 20:02 par Charlotte Nehl

Je partage votre propos quant à la Tunisie. Mais au sujet du Burkina-Faso , que vous ne mentionnez pas, ne pouvons-nous voir émerger les prémisses d'un printemps africain ?


Charlotte Nehl

ALC : Que voulez-vous, il me faut un peu de temps pour digérer et analyser : je suis déjà rarement pertinent avec quelques jours de décalage, alors imaginez que je commente au quotidien, vous me prendriez pour un éditorialiste grand public...

Mais je réfléchirai à votre suggestion. Disons que je n'ai pas apprécié en son temps la notion de printemps arabe (je préfère parler des révoltes arabes) et suis  très circonspect, un 3 novembre, à propos de la notion de printemps africain...

3. Le mardi 4 novembre 2014, 20:10 par le concombre masqué

Pff le journaliste gonzo n'est pas nouveau, nous autres personnages de BD nous le connaissons dès 1956 avec l'album "reportage à l'ombre" de Luc Junior et monsieur Laplaque d'Uderzo et Goscinny (et si on me traite de cuistre je rappelle que je ne suis pas Achille)

Mais je crois avoir compris que vous les humanoïdes pas associés, dans votre monde vous avez également des hommes politiques gonzo, depuis longtemps? Des gens qui se prétendent d'un bord et se révèlent stipendiés de l'autre... il est vrai que vos journalistes jouent bien aux penseurs et hommes politiques, probablement pour occuper un espace vide diablement. Je préfère retourner dans mon monde, des fois que je croise Cendrillon, son visage d'ange et son regard de braise. Bref

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