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Yémen : ainsi donc, des forces spéciales saoudiennes et émiriennes ont participé à la reprise d'Aden par les "troupes" loyalistes". J'ai ainsi appris que les "forces spéciales" disposaient de Leclerc, ce qui est une bonne nouvelle pour les cavaliers (54 tonnes de diplomatie, etc...). Bref, Saoudiens et Emiriens ont envoyé des troupes, tout court. Elles doivent être spéciales parce que fiables et entrainées et disposées à intervenir à l'extérieur, je suppose, tant la réputation des forces armées de la péninsule n'atteint pas les plus hauts standards.

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Pensées fugaces

Reprise d'Aden, donc. On apprend également qu'elle fut largement permise par la participation des troupes indépendantistes : du moins, celles en faveur de l'indépendance du sud. D'ailleurs, la carte des forces en présence dessine à peu près la séparation entre Yémen du nord et du sud. Je doute que les forces loyalistes progressent beaucoup vers le nord.

Que faire donc de ce succès sur le terrain ? C'est l'inconvénient des stratèges : savoir quoi faire d'une victoire. Surtout quand elle a été longue à dessiner et que rien ne garantit qu'on pourra poursuivre les succès. Être en position de force est normalement le moment idéal pour négocier. Encore faudrait-il que les Houthis acceptassent de négocier (or, ils ne sont pas particulièrement fiables) et que Riyad tolère un Yémen du nord (de facto) tenu (de facto aussi) par les houthistes. Autant dire qu'on ne voit pas, à court terme, de solution négociée au conflit.

Mistrals. Finalement, après l'impasse diplomatique dans laquelle la France s'était bêtement fourvoyée l'an dernier, Paris s'en sort bien. La Russie avait tout intérêt à ménager un occidental qui l'aide indirectement à contenir l'Ukraine et à tempérer les ultras d'Europe de l'est. Peu à peu, les bateaux étaient sortis des écrans radar ce qui a permis des négociations en sous-main. La somme semble convenable, preuve que les Russes ont transigé (même si on ne sait rien d'autres compensations, toujours possibles).

Ces navires seront-ils vendus, notamment à l’Égypte ? Si tel était le cas, cela ferait d'elle une puissance navale importante en Méditerranée orientale, mais aussi en mer Rouge. On cite le Yémen ou la Libye comme zones possibles d'intervention. Je vois mal l’Égypte envoyer des troupes au sol au Yémen, elle se souvient d'avoir été saignée dans les années 60 dans une expédition similaire, cela avait coûté en partie le prestige de Nasser. Prêter le bateau à d'autres troupes arabes pourquoi pas, en effet. Quant à la Libye, les choses sont plus directement importantes pour Le Caire. Il y a donc des possibilités d'emploi, ce qui justifierait effectivement la vente.

Pour la France, ce serait un beau succès, à la fois commercial et diplomatique. Il viendrait valider la diplomatie moyen-orientale (accent sur le Golfe) et maintenant sur l’Égypte : le partenariat, débuté sur une opportunité (la vente des Rafale) devient quelque chose de plus structurant. Or, si l’Égypte a longtemps été mise sous le boisseau, il ne faut pas oublier qu'elle constitue un pion déterminant, à la jointure du Machrek et du Maghreb.

Dette ukrainienne : 73 milliards d'euro. Dette porto-ricaine : 63 milliards d'euros. Ici aussi, incapacité de rembourser, système non réformé, etc. Il n'y a pas que la Grèce...

Attentats de l'EI en Arabie Saoudite. Le point le plus crucial, me semble-t-il, est cette nouvelle consigne donnée par les chefs de l'EI aux candidats au Jihad : "ne venez pas en Irak Syrie, restez en Arabie pour constituer des cellules dormantes". Ceci marque bien le prochain objectif du califat : Riyad et les lieux saints. Quand l'offensive débutera (plus d'une dizaine d'attentats commis depuis dix mois en Arabie, tout de même), le royaume se réveillera avec un nouvel ennemi qui, lui, voudra réellement l'envahir. Ce sera l'heure des révisions déchirantes de priorités.

Parutions

SOLDATS DE FRANCE L'armée au cœur de la nation - Nouvelle édition Guillaume de Jerphanion Préface de Jean-François Lamour "Ce livre aborde sans langue de bois les difficultés et les attentes des hommes et femmes de l'armée de Terre, leurs espoirs et leurs déceptions, leurs relations avec les politiques, les journalistes et la justice. Le ton est alerte, les réflexions porteuses de débat sont illustrées d'exemples concrets tirés d'un parcours d'officier de terrain. Alors que nos soldats sont déployés en Afrique et au Moyen-Orient, qu'ils le sont désormais massivement sur le théâtre national et qu'il a été décidé de leur donner des moyens budgétaires supplémentaires, l'auteur se propose de faire découvrir ces grands serviteurs de l'intérêt national."

ISRAËL ET SA DISSUASION Histoire politique d'un paradoxe Nicolas Ténèze L'Etat hébreu peut être considéré comme l'une des puissances nucléaires, bactériologique et chimique majeures. Il est depuis les années 60 à la pointe de la recherche militaire. Par nécessité de survivre dans un environnement hostile, Tel-Aviv élabore à l'aide de ses alliés occidentaux une sécurité qu'elle voudrait absolue. Le paradoxe réside dans l'impuissance de cette dissuasion face aux Etats-voyous et aux groupes terroristes, de la Guerre Froide à l'opération Barrière Protectrice.

Articles, sites et liens

A. Le Chardon

Commentaires

1. Le dimanche 16 août 2015, 20:04 par Ph Davadie

Gestion de la barbarie, p 46 : "Les cibles territoriales prioritaires sont la Jordanie, l'Afrique du nord, le Nigeria, le Pakistan, Haramayn (La Mecque et Médine) et le Yémen."
Tout est écrit dans ce livre, il suffit de le lire.
Mais on peut aussi s'endormir avec la tête dessus...

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