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Alep : l’armée du régime a donc coupé la route nord reliant Alep à la frontière turque. C'était le cordon ombilical des insurgés qui tiennent une partie de la ville. L'encerclement complet n'est plus qu'une question de jours. C'est coup double pour le régime : couper Alep, prendre Alep, et c'est définitivement reprendre le contrôle de la Syrie utile et engager une réduction, dans la durée, des résistances qui demeurent. Tant pis pour les Américains qui prévoyaient un nouvel Afghanistan (on ne sait s'ils pensaient à leur expérience ou à celle des Russes : voir ce billet ici sur la logique des succès militaires russes). Mais l'autre atout, c'est que le régime a relié ses forces avec la poche kurde du nord ouest. Désormais, il ne reste plus que quelques dizaines de kilomètres entre l'est d'Alep et l'Euphrate pour rejoindre le reste de la résistance kurde. Imaginez alors que toute la frontière nord avec la Turquie soit tenue par un isolat kurde : formidable pied de nez à Ankara et allié de poids pour la future recomposition plus ou moins fédérale que prépare le régime (sans même parler du prochain retournement des Druzes au sud). Autant vous dire que vu d'Alep, Genève est loin et décalé. (paragraphe rédigé lundi soir... depuis, toute la presse a dit la même chose).

source

Pensées fugaces

Caucus présidentiel de l'Iowa. On aura entendu beaucoup de soulagement parmi les commentateurs français. Ouf, Trump n'est pas premier, il est battu. Ouf, un "modéré" (Rubio) pointe en troisième position. Tiens, Sanders a grimpé mais Hillary est devant. Quelques remarques. SI on additionne chez les Républicains les votes pour tous les radicaux, on en est à plus de 60%. Et Sanders à 49,4%. En supposant que les deux partis s'équilibrent, cela veut dire que 55 % des électeurs américains (de l'Iowa, d'accord) ont marqué leur rejet du système. Nous avons en Europe Podemos, Styriza, Cinque Stelle, AFD et Pediga, UKIP et autre FN. Globalement, ils ne recueillent que de 10 à 30 % des suffrages. Mais les populistes ont aussi le vent en poupe outre-Atlantique. C'est bien une maladie de l'Occident. Il reste qu'à la fin, les modérés devraient l'emporter. Cela me paraît très probable chez les Démocrates, très possible chez les Républicains. Attendons un mois, les choses vont bien se décanter.

Le pape rencontre le métropolite russe : c'est une première rencontre depuis le schisme, il y a presque mille ans. Cela se passe "en terrain neutre", donc à Cuba, ce qui est d'une logique sublime et montre l'humour du grand organisateur, Qui qu'il soit. Car il était hors de question que cette rencontre ait lieu en Europe, lieu géographique de cette rivalité théologique. Bon, ce n'est pas en une demi-heure d'entretien qu'on va régler la question du Filioque, d'accord. Mais il s'agit d'une vraie géopolitique (on pourra lire cette géopolitique du Vatican, signalée par Egea, un copain d'ER).

Pendant ce temps-là, A Merkel perd peu à peu son assise, même si Pediga ne constitue pas une solution de remplacement. Plus de 40 % des Allemands sont insatisfaits, tandis que l'AFD, nouveau parti radical autrefois focalisé sur la sortie de l'euro et désormais sur la sortie des migrants, a bondi à 13 % dans les sondages. Bref, l'exception allemande (pas de parti radical comme dans les autres pays d’Europe Occidentale) est en train de sauter.

L'autre jour, énorme surprise : Le Monde publiait un article montrant que Porochenko était corrompu. La surprise n'est pas sa corruption, mais le fait que le donneur de ton le dise en pleine page. Cela signifie que l'établissement est lassé par l'impéritie ukrainienne. Avez vous remarqué à quel point les déclarations en faveur d'une levée des sanctions se multiplient ?

Tir d'une fusée nord-coréenne. Passons sur les amalgames et condamnations attendues. Rappelons que oui, la technologie des fusées spatiales a énormément en commun avec celle des missiles balistiques de longue portée. Rions quand on entend le Japon déployer du patriot face à un missile intercontinental. Remarquons surtout qu'alors que Pékin avait eu l'air vraiment agacé à la suite de l'essai nucléaire de janvier, elle ne fait cette fois-ci que déplorer, signe que les choses sont moins graves qu'il y paraît.

Articles, sites et liens

Culture

Film The Revenant, avec un remarquable Leonardo di Caprio, qui s'affirme comme un des très grands. L'histoire fait penser, par certains côtés, à Seul avec les loups.

Événements

11 février Suite à la parution de son numéro d’hiver 2015-2016, la revue Politique étrangère vous invite à la rencontre-débat organisée autour du thème : « La justice pénale internationale : un bilan ». Avec Joël Hubrecht, responsable du programme « Justice pénale internationale et justice transitionnelle » à l’Institut des Hautes Études sur la Justice (IHEJ), et Hélène Dumas, historienne spécialiste de l’histoire du génocide des Tutsi rwandais de 1994. La rencontre sera animée par Marc Hecker, rédacteur en chef de la revue Politique étrangère. Rendez-vous le jeudi 11 février à 18h à la librairie LDEL-Justicia (362 ter rue Vaugirard, Paris 15e). L’entrée est libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

17 février Conférence IHEDN/IPSE - James Bond: Mythes et réalités au cœur des relations internationales... - Mercredi 17 Février 2016 - 18H30 à 20H00 - Ecole Militaire. Avec JA Duprat et A Juillet. Inscription

A. Le Chardon

Commentaires

1. Le mercredi 10 février 2016, 23:09 par MonclarSuperstar

"Le pape rencontre le métropolite russe : c'est une première rencontre depuis le schisme, il y a presque mille ans."
Certes, mais je doute qu'il y a mille ans, le métropolite russe avait l'importance qu'il veut bien se donner maintenant, après le putsch honorifique qu'il a fait contre le patriarche de Constantinople (m... pour les Turcs) depuis la décommunisation de la Russie.
Notons d'ailleurs que les relations entre Rome et Constantinople sont sérieusement aplanies depuis des années, la levée des excommunications a eu lieu depuis un moment.
Je trouve bizarre cette fixation sur le patriarcat de Moscou. Cela permet aux journalistes d'écrire des inepties sans que trop de monde les soulève, mais le synode panorthodoxe à venir montrera si le patriarche de Moscou est reconnu par ses pairs comme représentant de l'orthodoxie...
François ne s'y trompe pas, qui appelle "André" le patriarche de Constnatinople.

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