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12/16 : Russe en Syrie, Angela et les Turcs, Trump révolté, Brésil chaotique

Retrait (partiel) russe de Syrie : il y aurait beaucoup à dire, beaucoup a déjà été dit. Constatons simplement l'habileté de V. Poutine : bravo l'artiste, il a pris tout le monde par surprise, il n'y a qu'à voir le silence consterné des atlantistes. Notons également le silence des puissances moyen-orientales (Irak, Turquie, Iran, Arabie). Mais certains prennent déjà parti de l'initiative russe. Les Israéliens pour se raccommoder plus encore avec eux ; les Kurdes de Syrie pour annoncer leur visée à l'autonomie, sur un modèle irakien ; les Saoudiens pour eux-aussi, arrêter leurs opérations au Yémen où ils étaient fixés. Là, ils ont un excellent prétexte pour mettre les pouces sans perdre la face. Les choses bougent donc très vite, d'autant que l'EI est décidément sur le recul.

Pensées fugaces

Conditions d'emploi des armées sur le territoire national : on attendait en vain le rapport du SGDSN qui nous était promis depuis janvier. Cela devait être révolutionnaire puisqu'il n'est pas paru, on ne sait même pas s'il a été remis. Du coup, le ministre de la défense a présenté son propre rapport devant l'Assemblée Nationale. Gentil gentil. Apparemment, de ce que j'ai lu, cela ne résout rien. Les militaires vont continuer à monter des gardes statiques, on nous assure qu'il y a une "coopération pleine et entière" avec la police et le Minint, etc. Au passage, se méfier de l'expression "pleine et entière", cela devient un gimmick assez amusant et langue de bois. Mais rien de changé sous le soleil, puisque nous avons les meilleures forces de police du monde, qu'il n'y a pas de problèmes avec les forces d'intervention rapide de la police, que jamais au grand jamais il ne faut critiquer le Raid (cf. d'ailleurs la récente conclusion d'une commission d'enquête qui dit que tout s'est merveilleusement passé au Bataclan, à mon avis ils ont oublié Toulouse et Saint-Denis), encore moins la BRI (rappelons que la Préfecture de Police demeure un Etat dans l'Etat) et que tout va très bien, madame la marquise. Mais n'Est-ce pas, je ne suis qu'un citoyen qui s'étonne, même pas un pseudo expert auto-proclamé, c'est dire si je n'ai pas le droit à la parole. Inquiétant tout de même de voir le mélange de déni de réalité et de velléités totalitaires de la démarche. Décidément, ces gouvernements (car cela dépasse l'actuelle législature) ont un problème avec la police, ne voulant pas voir son inefficacité et n'y réagissant que par des mesures viciées et dangereuses. Comme une forme de perte d'emprise sur la réalité. Ici comme ailleurs, pourrait-on remarquer.

Brésil : ce qui est en train de se passer au Brésil devrait nous alerter. D Youssef est donc dans une grave crise politique, confrontée notamment à une procédure de destitution. Des manifestations monstre ont lieu dans le pays, qui dépassent celles d'il y a quelques années : mais alors, c'était avant la Coupe du Monde, l'économie marchait à peu près bien, le peuple, ne manifestait que contre le manque d'efficacité. Dans le cas présent, cela semble aller au-delà : non seulement il y a le manque d'efficacité (aggravé par la crise économique) mais aussi la corruption. Au fond, les peuples acceptent soit l'un, soit l'autre. Soyez inefficaces mais honnêtes, ou corrompus mais efficaces. Ce cocktail détonnant se retrouve ailleurs, y compris chez nous. Et la démocratie tant vantée ne paraît pas répondre à ces défis car elle ne paraît plus aujourd'hui efficace.

Trump et les révoltes : il se passe quelque chose de très inquiétant aux États-Unis. D'une part, la direction du parti Républicain envisage une sorte de manœuvre politique pour éviter la désignation de Trump, avec les déclarations surprenantes de certains responsables expliquant que ces primaires ne sont pas impératives, etc. Bref, un coup de force politique, avec déjà des provocations violentes contre Trump et ses meetings : le trotskisme en action a donc lieu à la droite américaine, selon la bonne vieille manœuvre bien connue de la provocation répression, pour accuser l'autre de la violence. Trump ne s'y est pas trompé, annonçant que si jamais il était écarté il y aurait des violences et des émeutes, notant qu'il a réussi à attirer de nombreux électeurs qui n'étaient pas partisans jusque là. ON a donc les signes précurseurs d'une violence civile qui illustre la fatigue du système américain.

Angela Merkel et les Turcs : l'Union n'y a pas fait grand chose, quasiment tout s'est déroulé entre Berlin et Ankara, dans une discussion de "marchands de tant pis". Notons en préalable qu'il faut d'abord louer les Turcs, chose rarement évoquée, dans leur accueil de 2,5 millions de migrants pour une population de 80 millions d'habitants. Après, les grandes âmes peuvent disserter sur le fait qu'ils n'ont pas le statut de réfugié et que la Turquie refuse une partie de je ne sais quel protocole de 1951. Autrement dit, la Turquie a autant que nous un problème de migrants et de réfugiés.

Constatons également qu'elle est dans une position géopolitique très difficile, en froid avec tous ses voisins. Pour une fois que quelqu'un (Merkel) lui demandait quelque chose gentiment, elle n'allait pas rater ça, mobilisant toutes les habitudes de négociations de bazar. Et donc, demandant la lune, seule façon d'espérer un prix raisonnable. Les Allemands qui ont l'habitude des mœurs à Constantinople ne s'y sont pas trompés. "c'est une bonne base de départ, continuons donc le marchandage". Au final, on promet 3 milliards (qu' on paiera peut-être), une ouverture des visas (à condition que la Turquie honore les 72 règles ce qui n'est pas demain la veille), une relance du processus d'adhésion (restons sérieux, un seul chapitre est "ouvert", celui sur la coordination bancaire, autant dire que ça ne mange pas de pain et que même Chypre a accepté), et puis... c'est tout. Bref, de la monnaie de singe. En échange, promis, la Turquie bloque les départs et accepte toutes les reconduites de migrants arrivé illégalement en Grèce, sous une vague promesse de un pour un (avec toutefois, pour l'instant, un plafond de 16.000 Syriens...). Bref, l'Europe ne s'est pas trop mal débrouillé, finalement.

Voici l'accord scellé, à la plus grande satisfaction de tout le monde, les Européens soutenant in fine Merkel. Oui mais... Nous sommes en Orient, Ankara ne s'y est pas trompé et verra bien qu'on la paye en monnaie de singe. Pas sûr que la réadmission se passe aussi bien que ça. Pas sûr que de nouvelles routes ne soient ouvertes ailleurs. Pas sûr que cela suffise. Autrement dit, la question des migrants est loin d'être résolue.

Molenbeeck : heureusement qu'Abdeslam était en Belgique, parce que du coup la maison ne s'est pas écroulée, on l'a attrapé vivant avec ses complices, ça n'a pas duré longtemps et on n'a pas eu de commission d'enquête qui a dit que tout était parfait. Mais je n'ai jamais entendu dire, non plus, que les troupes d'intervention belges étaient "les meilleures du monde de l'élite de la mort que le monde entier nous envie circulez il n'y a rien à voir"... C'est peut-être pour ça qu'elle sont réussi, elles.

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Événements

23 mars Futuribles. Données personnelles, libertés individuelles et big data. RAPPEL - Table ronde du 23 mars 2016. 17h30-19h30. Avec Geoffrey Delcroix, chargé d’études prospectives au sein de l’équipe Innovation, études et prospective de la CNIL et conseiller scientifique de Futuribles International. Inscription

31 mars ANAJ IHEDN Comment valoriser l’innovation et l’audace au sein de la Défense ?. IGA Pierre SCHANNE Chef de la Mission Innovation Participative (MIP) Capitaine Jean-Baptiste COLAS Conseiller militaire et innovation auprès de la DGA Concepteur du système de communication Auxylium Jeudi 31 mars 2016 19h30 à 21h00 Ecole militaire Amphithéâtre Des Vallières. Inscriptions|http://link.simple-mail.fr/c/443/496056f11d97c3d0cefce57572be6d6a6499e91f34b776e7812cba12c8eacc70]

5 avril 7es Rencontres parlementaires pour l’Économie numérique- mardi 5 avril 2016. sur le thème : "La place de la France dans la transformation numérique". En présence d'Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat chargée du Numérique et présidés par Corinne Erhel, députée des Côtes-d'Armor, Laure de La Raudière, député d'Eure-et-Loir et Pascal Terrasse, député de l'Ardèche, les débats de cette matinée d'échanges s'articuleront autour de trois sessions: "Les atouts français dans le numérique" "La donnée: nouvelle monnaie des sociétés numérisées ?" "Numérique et transformation de l'économie". Programme Inscription

6 avril IRIS, colloque. L'Europe face au désordre stratégique international. Entrée gratuite 2 bis rue Mercoeur, Paris. - INSCRIPTION OBLIGATOIRE PROGRAMME EN PDF

11 avril Lundi de l'IE. Pierre Calais, le lundi 11 avril 18h00-20h00, abordera le sujet « Les enjeux de la cybersécurité dans le monde industriel » lors du Lundi de l’IE du mois d’avril du Cercle d’Intelligence Economique du Medef Ile-de-France. Ce sera dans le grand amphi, au 10 rue du Débarcadère, 75017 Paris (près de la porte Maillot). Pierre Calais est président de la société Stormshield, un acteur majeur de la cybersécurité en France, filiale d’Airbus Defence & Space Cybersecurity. Pierre Calais est un grand connaisseur des solutions de sécurité, en particulier pour le secteur industriel. Cet évènement est gratuit, avec inscription obligatoire sur : http://www.medef92.fr/lundi-de-lie-enjeux-cybersecurite-du-monde-industriel.html

12 avril Cercle géopolitique Paris -Dauphine. "La Chine aujourd'hui : turbulences passagères ou crise profonde ?" - Table-Ronde Mardi 12 Avril, 18h30, Université Paris-Dauphine. Détails et inscriptions

A. Le Chardon

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